J’ai, ce midi, rendez-vous avec deux amazones, 45 ans que nous nous connaissons, près de 40 ans sans quasiment jamais se revoir, un bail, une vie… il y a quelques jours, suite à des retrouvailles teintées de trop d’émotions, nous décidons de dorénavant ne plus nous quitter et scellons ce pacte par des agapes qui se voudront dorénavant mensuelles.
Rendez-vous est pris « Chez M », restaurant devant lequel je passe souvent mais où je ne me suis jamais rendu… Je pousse la porte, elles sont là, en avance, un apéritif en main, ça papote sec ! Je m’installe, bisous pour commencer, Campari Soda dans la foulée ! Puis, commence ma visite des lieux… très grand établissement, lumineux, tables espacées à souhait, avec la terrasse on doit frôler les 150 couverts facile ! Le bâtiment est en fait une structure moderne de type « hangar » néo-industriel modulable, ça a son charme mais ça doit être très bruyant une fois la salle bondée.
J’avais visité le site avant de prendre la route… j’avoue, le descriptif des entrées et des plats donne envie, le repérage était de bon aloi mais… la carte, l’ardoise du jour et le site ne distillent pas tous les mêmes informations, dommage, j’avais repéré du cochon Ibaima confit de chez Ospital, ce sera « cochon qui s’en dédit ! » (Smiley)
En entrées, nous sommes toutes et tous d’accord, ce seront des œufs « bio » cuits à 64°, accompagné d’un tartare de saumon fumé et d’une tombée d’épinards, sauce hollandaise au siphon, poudre de persil. Arrivée des récipients, je ne vois rien sauf une mer de sauce dans laquelle le Titanic aurait pu sombrer. Je gratte légèrement afin de savoir où se trouve quoi… je repère l’œuf, le saumon, je me dis que la troisième partie est composée d’épinards, je goûte, c’est vert mais ça ne goûte pas l’épinard, ça passe mais je suis dubitatif quant à la suite…
En plats, ravioles, farce fine de sole et de crevettes grises, beurre blanc safrané, petits légumes, huile de homard… les mots sont beaux mais « Vanitas vanitatum et omnia vanitas ! » On doit être de nouveau à marée haute car, après la mer du nord de l’entrée, voilà t’y pas qu’elle est de retour (Smiley !) Trois ravioles y jouent un mauvais remake de Jaws ! Pâte hyper épaisse, farce quelconque, légumes sans goût… si ça, ce n’est pas de la cuisine en provenance de l’industrie agro-alimentaire, alors noyez-y les cuisines ! Non, je blague, ils font probablement ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont, mais noyez-y la politique de l’établissement ! Remarque toute personnelle… en fait, comme toujours, si on noie de sauce un plat, c’est qu’il y a une raison… la même remarque s’impose pour tout ce qui est pané, sauf si la panelure est maison, bien entendu.
Tout de même un prix d’excellence aux plus que sympathiques Irish Coffee réalisés avec du Glenfiddich, à qui j’accorderai un 10/10 ! Et un 10/10 également au personnel qui fut à la hauteur de sa tâche et de mes attentes, merci Mesdemoiselles et merci Monsieur.
Quant à toi, hédoniste ou encore épicurien, passe ton chemin ! Et si ta décision de passer le Rubicon est prise, sache que tu pourras dire « Veni Vidi », mais jamais « Vici » !