Premier soir, je viens d’arriver à Budapest, voyage interminable, je prends possession de ma chambre, j’ai réservé au Novotel Centrum. Quelques travaux à finaliser pour le bureau, puis je me décide à descendre dîner, je n’ai pas très envie de me mettre à la recherche d’un lieu de bouche, je vais donc essayer le resto de l’hôtel, ça s’appelle Palace, comme dans le film de Busby Berkeley de 1935, j’espérais le même final avec un éclatant « Lullaby of Broadway ». Même si ça aurait coûté beaucoup plus « Blücher », j’aurais préféré éviter un remake de Waterloo (Blink !)
L’établissement a dû être majestueux à une autre époque, une époque que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaitre. Plafond très haut, un cadre qui ne trouve pied entre l’Impérialisme et l’Art Déco, une foultitude de mezzanines malheureusement closes et éteintes, un grand buffet au centre de la pièce très proche d’un comptoir cubain, peu de monde aux tables et un personnel qui fait de son mieux.
On me conduit à une table, une grande table, en fait il n’y en a pas de petite, tout est grand ici, même le personnel (Smiley). On m’installe rudimentairement parlant, je n’ai pas d’autres mots. Je demande un verre de vin blanc, je ne sais pas ce que je bois, c’est du blanc et c’est vert. L’art du service a dû disparaitre avec la révolution hongroise de 1848 et la fin de la monarchie danubienne (Smiley).
Les cartes arrivent, une carte qu’on pourrait appeler « classique », et une carte de « suggestions », suggestions qui doivent être là à l’année, puisque qu’elles sont imprimées sur papier glacé. Ce ne sont pas les suggestions du jour, pour sûr !
Rien ne me tente ma Tante… pas vraiment d’entrées à la carte, mais plutôt un salmigondis de plats, de snacks, de je-ne-sais-pas-trop-quoi-vous-proposer… je me décide pour du facile, du vraiment simple, me disant qu’il ne devrait pas le rater, je commande un burger Angus Cheeseburger avec frites. Moi qui aurait aimé une spécialité hongroise, c’est comme le parmesan… râpé !
La bébête arrive… comment dire, c’est particulier, pas appétissant pour un sou, une fois la première bouchée enfournée, que dire ? Ce n’est pas mauvais, mais ça ne casse pas la barraque ! Un goût très prononcé de cornichons, une sauce bizarre et de visu, pas appétissante. Sur ce qui sert d’assiette, à gauche un mesclun de salades qui est très fatigué, qui n’a qu’une envie, mais pas celle d’être mangé. Pas une goutte d’huile, pas une vinaigrette, rien, que dalle, nada, Zilch, broquette (comme on dit chez moi)…
Dans un panier, quelques frites qui, je dois dire, ne sont pas mauvaises, j’ai connu de pire expériences dans l’hexagone, mais bon, ce n’est pas non plus la panacée universelle. De plus beaucoup de frites ont des taches noires, pas bien nettoyées quoi ! On m’a servi du ketchup… Au secours ! De la mayonnaise plizzzz !!! Finalement j’aurais mieux fait de manger le ketchup (Smiley), j’ai droit à une mayo pâle comme la mort, sucrée à la hollandaise, il ne manquait que le maatje…
J’ai demandé un verre de vin rouge… On me vante ses qualités, un excellent « Séplukwa » du lac Balaton, qui va s’avérer mièvre, inintéressant et sans consistance aucune, alors que la Hongrie produit des vins extraordinaires, quelle tristesse !
Maintenant, j’ai déjeuné ce matin dans le même endroit et là, on peut se demander si c’est le même établissement, plus d’éclairage un peu verdâtre comme celui de Berlin Est avant la chute du mur, les mezzanines sont accessibles, de l’ambiance, un personnel qui s’affaire pour dorloter les clients… je n’en crois pas mes yeux, mais on en reparlera, je suis là pour la semaine…
Tout du moins en soirée, ne courrez pas pour venir y manger, sincèrement, y’a d’autres choses à faire dans cette ville qui regorge d’établissements… pour le petit-déjeuner, on en reparlera, celui de ce matin était sympa.