Le mercredi, généralement, je suis dans la capitale, c’est le cas aujourd’hui. Après une brève discussion avec mon collègue Peter, nous décidons de casser la graine ensemble mais où aller ? J’appelle nos amis Camille et Jérémy de « La Mangeoire », mais c’est complet, rien d’étonnant au vu de la qualité de leur cuisine. Je repense alors aux conseils me donner par notre ami et chroniqueur Jean-Michel W. qui connut le quartier comme sa poche. Fine fourchette, je ne pouvais que lui faire confiance. Ses recommandations, après « Le Mangeoire » étaient d’essayer également « La Sardegna » et « Le Millénium ». Va pour « La Sardegna » ! Andiamo via !
Nous poussons la porte d’un établissement aux mille et une surprises, une première salle, s’ensuit une seconde, ensuite le bar et à notre droite, une dernière alcôve, certes de taille, mais une alcôve tout de même. Il est midi, l’établissement est assez vide mais en un claquement de doigts et probablement aidé de la formule magique « Supercalifragilisticexpidélilicieux », la quasi-totalité des tables sont occupées… « Wow! Wow! Wow! It’s magic you know, never believe it’s not so!” La chanson de “Pilot” me revient immédiatement en mémoire. L’accueil nous réservé est parfait, j’y vais de mon couplet sur le maillage et le hasard et je fais mouche, le patron semble se souvenir de ce fameux Jean-Michel W… et oui mon gars, tu n’as pas perdu de ta popularité. (Smiley !)
Un apéro, et d’emblée on nous propose en suggestion une poêlée de champignons fraîchement cueillis le matin même, à savoir des pleurotes, des giroles, des cèpes et des chanterelles. Je salive déjà mais j’ai repéré un plat qui m’interpelle. Je demande dès lors si je peux avoir les champignons en entrées, accueil favorable de ma demande, et on me propose de les accompagnés de quelques pâtes, « Pasta e funghi », c’est vendu ! Peter prendra quant à lui un Gratin d’aubergines. Les entrées arrivent… Mamma Mia ! C’est copieux à mourir, si je mange tout, je n’aurai plus de place pour le plat, et c’est non seulement copieux mais c’est surtout délicieux, on se régale !
Pour les plats, Peter prendra un risotto au Parmesan, quant à moi, je passe commande pour des rognons de veau trifolata. Renseignements pris, c’est un plat typique de la cuisine italienne, particulièrement de la région du Piémont. Pour les curieux, le terme « trifolata » se réfère à une méthode de cuisson où les ingrédients sont sautés dans de l’huile d’olive, ou du beurre, avec de l’ail et du persil, un peu comme on le ferait avec des champignons à la provençale. Dans le cas des rognons de veau, cela signifie que les rognons sont coupés en morceaux, soigneusement nettoyés pour enlever toute odeur forte, puis sautés rapidement dans une poêle avec de l’ail, du persil frais haché, du vin blanc pour déglacer, et parfois une touche de citron pour relever les saveurs et apporter un peu d’acidité. Le plat est parfumé et tendre, tout en gardant une belle mâche moelleuse. En accompagnement, je me contenterai de légumes de saison. Le risotto est également à la hauteur de nos attentes ! On se régale (bis repetita !)
Du côté de la théorie des fluides, le jeune homme qui s’occupe de nous me propose un Primitivo di Manduria de 2022, un excellent conseil pour ce vin à la couleur rouge rubis profonde et un nez aux arômes riches et complexes de prunes et de cerises confiturées, le tout avec de jolies notes épicées. La bouche est, elle, souple et riche, avec une finale qui rappelle un peu des notes de café et de cerise poivrée.
