
Avant toute chose, j’aimerais préciser que la cote [Moyen] donnée au « Stekerlapatte » est uniquement due au fait que la cote [Bon] n’existe pas chez Tripadvisor…
La Marolle, ou les Marolles, est un quartier emblématique de Bruxelles, riche d’histoire, de culture et d’authenticité. Situé à proximité du Palais de Justice, il est un des endroits les plus vivants et populaires de la capitale belge. Ce qui rend la Marolle si spéciale, c’est son esprit. Les habitants sont fiers de leurs racines, et le quartier est souvent associé à une certaine irrévérence et à un humour typiquement bruxellois.
C’est là que ce sont donné rendez-vous quatre amis, quatre anciens collègues d’une prestigieuse institution internationale, qui pour la plupart d’entre eux, ne sont plus vus depuis belle lurette. Stéphane lance une invitation… « et si nous nous voyions ? » C’est un oui d’emblée ! Il nous donne rendez-vous « Au Stekerlapatte », dans un restaurant-brasserie belge situé au cœur du quartier de la Marolle à Bruxelles, à proximité de la Porte de Hal et du quartier Louise.

Je pousse la porte de cet établissement intemporel, je suis de suite séduit par son cadre authentique, le restaurant est comme pour dire « dans son jus ». On sent l’institution bruxelloise qui n’a pas changé depuis des lustres, la décoration pourrait être celle du bistrot de ma Boma. Renseignements pris, à l’origine, l’endroit était un café où se croisaient les habitants du quartier. Avec le temps, le lieu a évolué en un restaurant tout en préservant son authenticité.
Pour la petite histoire, le nom « Stekerlapatte » fait référence à une expression bruxelloise typique. Il s’agit d’un mot du dialecte marollien parlé dans le quartier. Le terme pourrait se traduire par « jambe de bois » ou évoquer quelque chose de « désinvolte » et de « populaire », ou encore quelqu’un qui passe d’un bistrot à un autre, un linkador quoi ! (Smiley)
Comme quatre linkadors en ribote, nous passons commande auprès des demoiselles très conviviales qui s’occupent de nous. Ce sera le tableau des suggestions qui remportera l’ensemble de nos choix… Croquettes de faisans et de ris de veau, et scampis à l’ail en entrées, et en plats, râble de lièvre, magret de canard et jambonneau. Un Saint-Joseph accompagnera le repas. Bon, côté cuisine, certes, il n’y a pas de quoi casser une patte à un canard boiteux, on est loin de la gastronomie, mais c’est une cuisine roborative, simple et sans chichis, qui finalement reflète bien l’âme du restaurant, restaurant bondé de surcroit, preuve que cela plait !

A mes yeux, il faut aller se restaurer « Au Stekerlapatte » plus pour son ambiance et pour sa « zwanze » populaire qu’autre chose. Pour ma part, je vais y revenir car j’ai repéré à la carte un plat emblématique de Bruxelles que je n’ai jamais eu le plaisir de goûter, à savoir le Bloempanch. A l’époque, cette charcuterie se retrouvait souvent dans l’assiette des familles ouvrières. Il remplaçait les viandes de première qualité qui constituaient alors un luxe. Comme le disait une marollienne dans son jargon : « Da kan menen broïne ni trekke » (ça mon porte-monnaie ne sait pas payer). Smiley !
Pour les curieux, le bloempanch désigne une sorte de gros boudin noir. Dans la Marolle, on appelait le bloempanch « bufsteik mi roiete » (beefsteak avec des carreaux), expression qui qualifiait avec esprit cette viande piquée de morceaux de graisse, ou encore dénommée « cortelettes van de Congo », cette dernière appellation peut s’expliquer du fait que tout ce qui à l’époque était noir devait inévitablement venir, dans l’esprit de la classe populaire, du Congo (alors colonie belge).
