
Anciennement surnommé « le ventre de Paris » par Émile Zola, en raison de son gigantesque marché alimentaire, je vous entraîne ce midi dans ce « bidou » mieux connu sous le nom de quartier des Halles, l’un des quartiers les plus animés et probablement des plus historiques de la Ville lumière. Un quartier chargé d’histoire ! Jusque dans les années 70s, les Halles étaient le plus grand marché de Paris, où se vendaient fruits, légumes, viandes et poissons en gros. C’est en 1969 que le marché a été déplacé à Rungis, et les anciennes halles de Baltard démolies pour laisser place au Forum des Halles.
Une fois la porte de l’établissement passée, c’est le Géant Atlas lui-même qui vous accueille avec un sourire non feint, on est de suite à la maison ! Vincent Limouzin, ancien rugbyman reconverti en restaurateur, de derrière son zinc, accueille sa clientèle avec authenticité et chaleur, on sait de suite qu’ici on a rendez-vous avec la bonne chair, dans une ambiance et un esprit des bistrots parisiens d’antan. On n’entre pas ici dans un bistrot, on entre dans une institution !
Avec mon Pierrot, on s’installe près de la cuisine, une petite table qui n’arrivera jamais à contenir l’ensemble de nos envies, de nos choix… nos regards malicieux, espiègles et connivents se croisent, se promènent de la carte à l’ardoise, on sait qu’on ne sera pas raisonnable, et on aime ça !

Mon alter-ego ouvre les hostilités… « Et si nous commencions par une Rémoulade de céleri aux écrevisses, pomme Granny ? » « Bien sûr Arthur, et faisons second feu de 12 très gros escargots de Bourgogne et d’un Foie gras de canard maison et ses toasts. » Nous aurions pu nous arrêter là, mais non… Saucisse Aveyronnaise au couteau, purée aux herbes fraîches, et Poulet fermier jaune des Landes rôti à l’estragon avec frites et salade, viendront compléter nos premiers choix… sans oublier les fromtons, dont un superbe Saint-Nectaire, tous servis à température, du beau, du bon, du goûtu de première ligne !
Je ne vais pas vous détailler l’ensemble des entrées et des plats, mais tout était au top ! Je retiens cependant le très beau foie gras maison et la saucisse aveyronnaise, avec une mention spéciale pour les fromages, tous parfaitement affinés.
Ensuite s’ensuivirent les cafés que nous poussâmes allègrement avec une délicieuse Fine Bretagne du Manoir de Kinkiz, et un étonnant Cognac Camus droit en provenance de l’Île de Ré. Nous finîmes au zinc en compagnie de Vincent où un Rhum Flor do Caña 18 ans d’âge et Whisky Single Malt français, double maturation en fûts d’exception de chez Daucourt, finirent de ravir nos papilles.

Du côté de la théorie des fluides, une extraordinaire quille, à savoir un Gigondas 2018 de Gabriel Meffre, Domaine de Longue Toque, un vin nous recommandé par Hugo, le jeune mais déjà excellent sommelier. Certes nous avons un peu fait péter le nourrain, mais ça en valait vraiment la peine pour cette cuvée dont les cépages utilisés sont le Grenache, la Syrah et le Mourvèdre. Renseignements pris, il vous faut savoir que le millésime 2018 a été marqué par un hiver doux suivi d’un printemps humide, puis d’un été ensoleillé. Les vendanges ont débuté à la mi-septembre 2018, avec une récolte manuelle des raisins à maturité optimale. Il a en outre bénéficié d’un élevage de 16 mois en fûts, demi-muids (600 litres) et cuves. De tout ça, nous retiendrons une très belle couleur d’un rubis intense, un bouquet de cassis, de framboises, de garrigue, de cuir neuf et d’épices provençales. Je garde en bouche l’impression d’avoir pu goûter à l’Ambroisie, la boisson des Dieux !
Une mention toute particulière à Julie en salle qui assura un service de qualité avec toujours le sourire et de temps à autre un côté effronté que nous adorons. Hugo ne fut pas en reste, je vous rassure… à eux deux, une équipe formidable !
Si vous êtes de passage dans la Ville lumière et si vous aimez le Paris canaille, l’âme des bistrots d’antan, et les tables de qualité, n’hésitez surtout pas à réserver au Bistrot des Halles, mais au moment de l’engagement, lorsque vous entrerez dans la mêlée, faites gaffe à l’impact car en face de vous, vous aurez un puissant deuxième ligne ! (Blink !)
