C’est sur les conseils d’Emmanuelle Jarry (C’est meilleur quand c’est bon) que nous avons sélectionné cette dernière table avant de reprendre le rail direction le plat pays. Grand bien nous en a pris ! Le concours général traînouille, on en sort tardivement, vite un coup de fil ! « On peut venir si on se dépêche ? Ok, on saute dans un taxi, direction le 12ème, proche de la Gare de Lyon et de son ineffable « Train Bleu ».
Nous sommes reçus d’emblée par Christophe Chenal, tribun des lieux à la gouaille riche et au verbe haut, on l’imagine très bien à la table des Tontons, dégustant le vitriol du Mexicain en compagnie de Lino, Francis et Bernard… « Y’en a aussi ! » (Smiley !)
La porte passée, on se retrouve face un très grand, mais surtout très bien achalandé, comptoir… C’est pas vraiment un zinc, quoi que, ça pourrait… Je me plais dès lors à l’imaginer en zinc céleste où l’on pourrait y prendre un verre avec les amis de Georges Moustaki, ou encore avec Frédéric Dard, Boris Vian, le Grand Jacques, Léo Ferré, Bobby Lapointe, Bernard Dimey, Pierre Desproges ou Reiser. Mais en fait, tout bien pensé, on y est déjà, il suffit de regarder l’impressionnante collection de photos de cinoche, photos qui décorent les murs de l’établissement, toutes en rapport avec gouaille et picole.
Mais venons-en à notre but premier, à savoir, manger ! J’ai faim, bordel ! Les cartes arrivent, la papote s’engage, après les cartes arrive le Christophe, les premiers conseils sont donnés… Qu’est-ce que j’aime cet endroit ! On vient à peine d’arriver et me voilà déjà à la maison.
Bon, on va se la jouer classique… Filets de Hareng « Label rouge » marinés maison (saumur, oignons, carottes, thym, laurier) à l’huile, pommes aux herbes… et Pâté en croûte maison, façon Weber. Les filets, tout comme le pâté croûte, sont excellents. Les filets « Label rouge » proviennent de chez J.C. David, grande maison de fumaison de poissons sise dans le Nord de la France où l’on fume encore à l’ancienne, et quant au pâté, il est digne d’une carte lyonnaise, c’est une régalade !
Les plats maintenant… Tartare de bœuf « Charolais », frites maison et salade, un délicieux tartare finement coupé au couteau, assaisonnement parfait, une légère sucrosité certainement dû à une pointe de ketchup mais pas dérangeante… et pour moi, ce sera le Paleron de bœuf confit en cocotte et légumes de saison, paleron que l’on cuit longtemps, longtemps, longtemps (ça sonne comme du Trenet, on a envie d’ajouter « Lalala Lalalala… ») Pour les curieuzes-neuzes, le paleron est un morceau du dessus de l’épaule qui nécessite une cuisson longue dans un bouillon aromatisé façon Bourguignon ou Pot-au-feu. Sa texture alors change du tout au tout, et cette cuisson longue lui confère alors un goût intense et savoureux. C’est le plaisir à l’état pur à chaque bouchée !
Mon alter-ego, jamais raisonnable (alors que moi…), commande alors fromages et dessert, voilà ce que j’appelle un « happy ending », qui finalement se révélera « very happy » après la Chartreuse ! (Smiley³ !)
Du côté de la théorie des fluides, un AOP Côtes d’Auvergne « Volcane » du Domaine Miolanne de 2023. Pour les curieux, le Domaine Miolanne est situé au pied du Massif du Sancy en Auvergne. Sa cuvée « Volcane » est issue d’un assemblage équilibré de 50% de Pinot Noir et 50% de Gamay, cultivés sur des sols volcaniques composés de cendres et de pierres ponces, ce qui lui confère une robe rouge rubis, un nez riche et puissant dominé par des arômes de fruits rouges avec quelques notes fumées caractéristiques des terroirs volcaniques et une bouche ample légèrement âpre, avec de discrets tanins et une belle longueur. Une très belle recommandation de Christophe qui, ici, nous propose d’emblée une entrée de carte de sa région natale à un prix plus que raisonnable.
