Pieds Nickelés un jour, Pieds Nickelés toujours. Le quatuor prend ce vendredi midi ses quartiers dans un établissement liégeois situé en plein centre-ville. Voici déjà un moment que ‘Sébastian’ figure dans mes restaurants à découvrir. Ouvert depuis quelques années seulement, je n’en ai entendu que du bien. Il paraît que sa cuisine française intuitive, préparée principalement à partir de produits locaux, vaut le détour. Et, puisqu’il est plus agréable de partager sa curiosité, j’y emmène mes fidèles comparses, que d’aucuns qualifient, abusivement, d’alcoolytes (Smiley !)
Pour celles et ceux qui nous suivent, vous savez que nous sommes des traditionalistes pur jus pour qui resto rime avec apéro. Sur les conseils du serveur, jeune homme efficace qui sait vous mettre l’eau et le vin à la bouche, nous nous laissons convaincre par un vin blanc bio du Gard, un très honorable Clau de Lise Singulier 2023 qui vient rafraîchir nos palais. Sec et tendu, il se marie bien avec la mise en bouche, des panis (une sorte de frites de pois chiche) servis avec une sauce proche de l’andalouse. C’est correct, frugal et tant mieux vu que nous prendrons une entrée et un plat.
En entrée, les Saint-Jacques font l’unanimité. Elles sont fondantes à souhait, d’une sapidité toute en finesse, juste sublimes ! Un constat partagé par la tablée. On sent la fraîcheur du produit, dont le goût est parfaitement conservé, même associé ici à une émulsion de jus de chou rouge lactofermenté, accompagnée d’une salade de céleri rave et de pomme verte à la crème aigre. Le dosage des saveurs est entièrement maîtrisé et la portion plus que convenable. Respect total !
En plat principal, comment résister au ris de veau ? Nous sommes trois à la plébisciter, tandis que Marc opte pour le bar. Cette adresse qu’on m’avait tant vantée est à la hauteur des promesses. Une fois de plus, tout, absolument tout frise la perfection : une cuisson croustillante à l’extérieur, tendre à l’intérieur, des accompagnements qui ne masquent rien mais subliment les ris, une combinaison de saveurs qui rend hommage à chacun des ingrédients. On sent que le patron, Sébastian, a fait ses écoles notamment dans des étoilés. Vous recherchez de la gourmandise, de la délicatesse, de la générosité, une explosion de goût en bouche ? Vous allez être aux anges ! Marc est également ravi par son poisson. Au vu de nos assiettes vides, il est clair que nous avons adoré. Marc la dent douce craque pour la Pavlova, très réussie aussi selon lui.
Du côté des fluides, le deuxième flacon de blanc, un Mâcon-Fuissé de chez Geoffrey Chevalier est remarquable. Droit en attaque, il offre une finale vive et acidulée. Son petit passage en barriques lui donne un corps et une structure très plaisants. Le troisième flacon de blanc, toujours du même producteur, sera un Pouilly-Fuissé Les Plessys, vin léger et sec aux arômes d’amandes grillées, rond et vigoureux en bouche.
Quatrième et dernière quille, un Morgon 2022 ‘Côte du Py’ de chez Jean Foillard. Une pépite, malheureusement servie trop fraîche. Dommage, parce que ce 100 % Gamay bio, élevé en fûts de chêne sur lies n’a révélé sa complexité et ses arômes de cerises et framboises qu’en fin de repas. Vous l’aurez deviné, nous nous sommes lâchés sur des vins de qualité, en particulier les deux derniers.
Bien entendu, pas question de faire l’impasse sur le digestif. Une vieille prune de Souillac pour trois d’entre nous et un whisky japonais pour notre Marc. Mes amis, qu’ils étaient exquis, ces breuvages ! Nous sommes assurément dans des pousse-cafés de haut vol. Pour info, vous pouvez les trouver chez « Watch, Smell & Taste », le temple de la tentation pour les amateurs de bons liquides. Psst, le magasin est à un jet de pierre de chez Sébastian (Smiley…)
