Ma copine a tapé Barrio dans son moteur de recherche, et ça a donné « Quartier chinois, zone d’une population où sont concentrés les lieux qui offrent des spectacles érotiques et ceux consacrés à la prostitution »… « Aïe ! Ouïlle ! Chou ! Non, pas sur la tête ! Je te jure que c’était un resto ! »
Trèfle de plaisanterie, comme disait un lapin dans un carré de luzerne, hier la 317ème Section s’est reformée pour la seconde fois cette année avec la promesse d’une bonne table, d’autant qu’un d’entre-nous fêtait sa démobilisation. Rue Souverain Pont, rue piétonne bien connue de la Cité Ardente, je remonte les pavés, sur ma gauche, une petite façade, je suis un peu en avance, je pousse la porte de l’établissement. Caramba ! Je suis effectivement en avance, je suis seul ! Pour une fois la section d’assaut n’est pas encore là. Je prends quelques photos de l’intérieur des lieux, c’est sympa mais il y fait très sombre.
Quelques mots avec le responsable de salle, je pensais être dans un restaurant italien, que nenni et une fois n’est pas coutume, c’est l’Espagne en moi qui pousse un peu sa corne… Suis-je bête, Barrio bien entendu, quartier en espagnol… Je commande fissa du vin blanc, histoire de pouvoir régaler la « Band of Brothers » dès leur arrivée… Ce sera un blanc Bio des Abruzzes, un Kriya Pecorino Terre di Chieti, cépage 100% Pecorino de 2022… Sec, minéral, une acidité certaine qui relève sa minéralité, une pointe de pierre à fusil, parfait pour l’apéritif et les premiers plats.
La cuisine annoncée est essentiellement méditerranéenne mais très influencée par l’Asie, ici pas d’entrées, ni vraiment de plats, tout ce qui est proposé est en mode « entre plat », disons que les portions sont loin d’être énormes, que ce sont de plus petites portions que d’habitude, permettant ainsi de goûter à presque l’ensemble des plats, plats d’ailleurs suggérés au partage. Un concept, pourquoi pas ! Mais que choisir ? Le pragmatisme de notre tirailleur saxon est au rendez-vous, il a compté douze plats à la carte, retirons-en quatre, ça en fera deux par personne… Y’a pas à dire, il sait compter l’animal (Smiley !)
Accrochez-vous, ce sera donc… (1) Bao de poulet style maffé, pâte d’arachides, pickles, cébettes et oignons frits, (2) Scampis laqués au Chutney de mangue, salade de cébettes, coriandre et cacahuètes, (3) Carpaccio de bœuf, crème de champignons, noisettes, pickles de champignons et parmesan, (4) Rouget sauce hollandaise à la fleur d’oranger, huile à la menthe et échalotes frites ; (5) Noix d’entrecôte, purée de panais à la cardamome et sauce poivron-coco ; (6) Tataki de thon pané, mayonnaise au basilic et sauce Chimichuri ; (7) Ravioles maison, osso bucco, sauce tomate citronnée et Gremolata ; et (8) Poulpe grillé, crème de pommes de terre fumée et condiments olives noires-raisins secs. Oufti !
Il y a tellement d’ingrédients et de saveurs qui entrent dans la composition des différents mets que mes papilles s’affolent, mes capteurs cherchent ce que je mange mais ils rament comme pas permis. Ma bouche se transforme en feu d’artifice, c’est le 21 juillet avant l’heure… On n’est pas loin, par moment, de la notion d’umami. C’est très troublant comme expérience ! Tout est très bons mais j’ai des coups de cœur… le tataki de thon pané, et les ravioles maison à l’osso bucco ! Le plat bémol, le carpaccio de bœuf, trop garni à mes yeux. La troupe est repue, et heureuse… Nous oublierons cette fois le proverbe chinois « Celui dont le ventre crie famine ne peut converser avec celui qui est repu. », pour sûr !
Du côté de la théorie des fluides, en rouge, un Monovarietali Bio, Nero d’Avola 100% du Baglio di Pianetto en Sicile… une première bouche très fruitée, puis après quelques minutes, le gredin prend corps sans que pour autant le fruit rouge disparaisse, longue bouche, riche, élégante.