CHEZ YANNICK, COMME EN FAMILLE, UNE GRANDE TABLE, ET TOUT LE MONDE AUTOUR !

Après avoir raté « l’Autobus », la 317ème Section retourne ce jour à son camp de base, et ce n’est pas plus mal, de temps en temps un « Hommes Sweet Home » est plus que nécessaire, voir vital !  Une fois le sas passé, je pousse la porte… Oulla !  Le Temple est bondé ce midi, tous les paroissiens semblent s’être donné rendez-vous pour la grande messe noire de la blanche gastronomie.  Un rapide passage en cuisine pour aller saluer le « Baron Samedi », l’esprit vaudou de la résurrection des saveurs et des papilles, le Gourou de la fourchette, le Maître incontestable et incontesté des lieux.

Un peu de charme et de grâce dans ce monde de brutes ne faisant de mal à personne, nous, les baroudeurs, accueillons ce jour à notre table la gente féminine, en la personne de Dame Joëlle et de sa nièce, Sweet Lauren from South Africa.  Pendant que Yannick lie les sauces en cuisine, nous lions connaissances à table.  « Do you do you Saint-Tropez ? »… « Oh no !  We prefer Twist again a Moscou ! »…  « Qu’est-ce qu’elle dit ?  Qu’elle a Moscou ? » (Smiley !)  Bon, un peu de sérieux… (Blink !)

Ce midi, j’avoue, l’énorme carte est alléchante, au point que j’aimerais pouvoir goûter quatre entrées et deux, voire trois plats, mais bon, il faut raison garder, ce qui permet de dire, je reviendrai !

Du côté des entrées, nous avons des œufs en Meurette, une Presa ibérique présentée et préparée comme un vitello tonnato, et pour moi, délice suprême, une cervelle meunière.  Les dames, probablement soucieuses de leur ligne, feront l’impasse sur les entrées.  Tout le monde de nos jours ne connait plus la truite ou la sole meunière, soit parce que la truite est un peu passée de mode, soit parce que la sole est hors budget, mais meunière ou à la meunière, qui sait encore ce que cela signifie ?  Oui !  Bravo Madame !  Effectivement, c’est frit au beurre après avoir été passé dans la farine, c’est aussi simple que ça.

Pour les curieuses neuzes, la Presa est la partie située à l’avant de l’épine dorsale du cochon ibérique, au-dessus de l’épaule. C’est un morceau très moelleux aux délicats arômes de noisette. Les chefs étoilés d’Espagne la nomme “le kobé espagnol” tant sa jutosité et sa texture s’apparentent à celles du bœuf japonais de Kobé.  Rappelez-vous, dans une de mes dernières publications, le Kobé est du Wagyu, mais tous les Wagyus ne sont pas du Kobé… (Blink !)

En plats, table très diversifiée s’il en est, nous aurons une Araignée de bœuf sauce poivre noir, une Soupe de poissons, un Fondant de poitrine de bœuf aux giroles, et deux Pavés de bœuf sauce du jour, à la coque, à l’amour, comme le chantait Ferré.

Pour ma part, un must, je prends la Joue de bœuf confite au vin rouge et purée à l’ancienne, une tuerie !  La chair de la joue se détache avec le dos d’une cuillère et une fois en bouche, elle fond littéralement sur votre langue, il faut savoir qu’elle aura mariné pendant 3 heures dans le vin, qu’elle sera enfournée pendant 2 heures à thermostat 5, puis qu’elle compotera encore 2 heures à 100° C, couvercle à bas.  Quant à la purée, elle me fait tout simplement penser à celle de Robuchon, sauf qu’elle n’a pas la même saveur que la ratte du Touquet.

Du côté de la théorie des fluides, nous avons commencé par un chardonnay Arnaud de Villeneuve de 2023, Côtes Catalanes IGP, qui, pour un blanc, titre tout de même à 13%.  Un vin fin, léger aux notes florales, voire exotiques du côté du fruit, un bon choix.  Dans la foulée nous sommes passés sur un Tempranillo Monarch 2023 de la région du Vaucluse (IGP également), appelé Fontaine du Clos.  Bon, mais un peu léger pour nous, bouche très courte et trop fruitée pour nos papilles habituées à d’autres combats.  Nous ne pouvions arrêter les hostilités de la sorte, nous nous dès lors rabattus sur notre traditionnel « Pas de Géant » de chez Laurent Miquel.

Après moulte embrassades, nos bourgeoises ont repris leurs bâton de pérégrines et sont reparties pour une visite principautaire de la Cité Ardente.  De notre côté, comme de vieux singes en hiver, nous avons refait l’Indochine à grands coups de cafés irlandais, mais personne, cette fois, n’a parlé de « Lulu la Nantaise ».  On le sait, nous n’aurions jamais dû quitter Montauban (Smiley !)

Une fois de plus, un repas parfait dans le plus couru des restaurants de tradition à Liège, une cuisine de terroirs, des recettes à l’ancienne, des produits de saison de qualité, une maîtrise des cuissons, ajoutez à cela un soupçon d’audace, un brin d’inventivité, et encore et toujours un amour inconditionnel du travail bien fait et comme le disait Monsieur Paul : « Il n'y a pas de bonne cuisine si au départ elle n'est pas faite par amitié pour celui ou celle à qui elle est destinée. »

Date de la visite : vendredi 26 juillet 2024 (Déjeuner)

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liège belgique

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