Ce soir, nous avons donné congé à Hubert, nous restons dans notre quartier de Croix Rousse afin de rendre visite à Daniel & Denise, une autre institution de la Capitale de la Gastronomie.
En plein centre de Croix Rousse s’offre à nous un petit établissement, tout mimi, tout sympa, un établissement qui donne juste envie de pousser la porte et de s’y installer, c’est d’ailleurs ce que nous allons faire. C’est une atmosphère très intimiste, pleine de chaleur, qui nous accueille, ainsi qu’un grand Échallat (que j’appellerai Daniel) qui a grandi trop vite. Waouh ! Une cuisine toute en longueur s’offre à nous, et de surcroît entièrement vitrée, j’adore ! Une première Denise vient s’enquérir de nos envies, de nos besoins, de nous tout simplement… Vin blanc, Macon, le traditionnel décrassage de gargamelle.
Ensuite entre en jeu, une seconde Denise, à elles deux, elles s’occuperont de nous tout au long de la soirée… elles m’avouent que pour être engagées, toutes les filles doivent s’appeler Denise et tous les garçons, Daniel, à raison de quatre établissements, le recrutement pourrait s’avérer difficile…
En entrée, le pâté croûte Daniel et Denise « Champion du monde 2009 », à savoir qu’il est fait de ris de veau, de foie gras de canard, de noix de veau et de champignons. Le tout fait avec amour et passion, on ne devient pas « Meilleur Ouvrier de France » par hasard.
C’est en 2004 que le Chef Joseph Viola, Meilleur Ouvrier de France, et Françoise, son épouse, ont repris les établissements de Daniel et Denise Léron. Ils se veulent les précurseurs d’une cuisine canaille authentique et réconfortante… Ici Madame, on festoie, on ripaille, on bamboche, on gueuletonne !
Avec l’ami Pierrot, on se régale, Mademoiselle a une première faiblesse, seule une petite terrine de campagne maison, pistachée, aux foies de volaille accompagnée d’un chutney de fruits du moment, satisfera ses appétits… et un peu d’eau… tandis que nous, côté fluides, nous passons sur un Beaujolais rouge, un Chenas Quartz de 2020, du Domaine Dominique Piron, un côté très minéral et charpenté dû à un sol granitique, un délice !
Dans les suggestions du soir, on me propose des ris de veau aux morilles… Mmmmmh ! Le temps que je passe commande, le grand Daniel me dit qu’il n’y en a plus, qu’un escogriffe vient de commander le dernier, il est à peine 20h19 !!! Bonne mère !!!! Je crois mourir !!!!!
Pierre trouvera son bonheur dans une tranche de foie de veau poêlée et déglacée au vinaigre de vin vieux en persillade… Pour ma part, de désespoir, je commande une andouillette maison, une andouillette des Gones, légèrement nappée d’une sauce émulsionnée à la graine de moutarde et d’où ressort une sucrosité certaine, et bien, bien m’en a pris… Je crois que je peux dire avoir, ce soir, mangé la meilleure andouillette de ma vie, une andouillette AAAAA+, comprendrons les aficionados !
Dans la rubrique de « Oncle Paul raconte… », il faut savoir que l’andouillette des gones est une spécialité culinaire de la région lyonnaise, et les « gones » sont un terme familier pour désigner les habitants de Lyon, donc l’expression « andouillette des gones » peut être traduite littéralement par « andouillette des Lyonnais ».
Pierre ajoutera à nos excès une (double) coupe vigneronne, à savoir du sorbet cassis, de la crème de cassis et un Marc de Bourgogne Extra Egrappé Maison “Jacoulot”, j’ai à peine pu goûter une demi-very-mucho-fort-très petite cuillère à café… Tout fout l’camp ma pauvre Lucette ! Que voilà un super repas, je n’ai d’ailleurs pas manqué d’aller féliciter la Cheffe et le Chef en cuisine.
Une étoile pour le personnel de salle qui, dans un virevoltant ballet a assuré une salle et une terrasse comble, se complétant au fur et à mesure des départs et des arrivées, et ce, toujours avec le sourire et de petits charmantes attentions pour tous les convives. Celles que j’ai appelées les Denise toute la soirée, se nomment en fait Alyzée et Chloé, et quant à notre grand Daniel, son prénom est Baptiste.
