Oui, je sais Mister Beckett, elle est facile, en attendant votre célèbre Godot, mais cette fois, sans le « t », ce Godot si cher à votre œuvre…
Un déjeuner pendant les congés de l’Ascension, surtout pendant son long weekend, et de surcroit dans le quartier européen de Bruxelles, ce n’est pas gagné… après moulte coups de fil, nous décidons de partir à l’aventure et nous choisirons au gré de nos découvertes et de nos pérégrinations. J’avoue, ce fut rapide… le premier restaurant devant lequel nous passons est l’ancien établissement « La table » que j’ai fréquenté alors, Emin me dit « Daha çox baxmayın, bunu cəhd edin… », ce qui veut dire « Ne cherchons pas plus loin, essayons celui-ci… » en azerbaidjanais… (Smiley). « Why not » (pourquoi pas) me dis-je… Oui, pardon, je sais, ça fait un peu salmigondis mais c’est comme ça de nos jours dans le quartier… (Clin d’œil complice !)
L’établissement est relativement vide, ce qui me permet de prendre mon temps pour noter les changements… un grand four à pizza a été installé dans la première partie et le comptoir s’y trouvant à l’époque à déménagé dans la seconde partie du restaurant qui, depuis, est devenu un « bistrot-pizzeria-caffè », je me dis de suite que la carte va s’en ressentir, ce qui fut le cas. L’établissement est jeune encore et doit faire ses armes, pour sûr ! Le personnel, aussi jeune que l’établissement, ne maitrise pas encore ce qu’il propose, beaucoup de questions resteront sans réponse, d’autant qu’une partie d’entre eux parle très peu le français, ou tout du moins ne le comprend pas trop bien.
Sachant que je retourne au restaurant en soirée, je me dis que nous allons faire calme… ils ont dû m’entendre car on nous apporte quatre maigres morceaux de fromage comme amuse-bouches… je me dis qu’ils ont confondu l’Ascension et le Carême.
Un peu de vin pour accompagner notre repas… je demande ce qu’ils ont comme vin du sud (Sicile, Calabre, Pouilles, voire Sardaigne). La question qu’il ne fallait pas poser, une grande discussion s’ensuit au comptoir, question que je règlerai rapidement en commandant finalement un Montepulciano des Abruzzes qui se révéla un bon choix.
Une fois les cartes en main, je propose à Emin de partager, pour commencer, une « Tagliere di Salumi e Formaggi », à savoir une assiette de salaisons et de fromages italiens. L’assiette est sympa et de qualité, on y retrouve notamment du salami, de la coppa, de la spianata piccante, de la mortadelle, du jambon de Parme, du parmesan, de la bufala fumée typique de la Campanie, et un troisième dont j’ai oublié le nom. Un peu de « rucola » (roquette) et quelques morceaux de « pomodori secchi » (tomates sèchées) complètent l’assortiment. Ce n’est pas mal du tout et ça nous permet de patienter le temps que nos pizzas arrivent.
Côté pizzas, ce sera une Diavola pour Emin et pour moi, une Végétarienne avec un supplément de Thon. Elles sont un peu maigrelettes du côté de la garniture, il faut bien l’admettre, mais c’est peut-être la façon de les présenter et de les cuisiner du côté de Salerne d’où provient la cuisine du restaurant. Elles sont bonnes mais, toujours ce souci de communication, on a oublié mon supplément de thon… je fais malgré tout bonne figure contre mauvaise fortune, ce n’est vraiment pas grave. Tutto bene, c’est toujours meilleur que les pizzas du Dr. Oetker.
Voilà, ce ne fut ma meilleure expérience dans le quartier, mais si on se dit que ce n’était qu’un lunch de travail, c’est tout à fait acceptable. En tous les cas, merci de l’accueil et de votre belle humeur, je reviendrai essayer l’une ou l’autre de vos spécialités salernoises prochainement.