Après avoir quitté Félix ainsi que le musée historique de Budapest et ses jardins qui se veulent un peu « à la Française », nous continuons notre chemin vers un établissement spécialisé dans le poisson… pourquoi pas ? Nappes vichy, intérieur très classique, éléments de marine un peu partout, une fresque d’assez mauvais goût complète le décors, mais bon, ce qui compte, c’est ce qu’il y aura dans les assiettes. Soit dit en passant, c’est bondé, aussi bien en terrasse qu’en salle, preuve qu’on y sert de la qualité, ou tout du moins qu’elle rencontre les désirs des clients.
Je me laisse guidé par ma collègue dans les choix proposés… Je vois qu’elle trépigne à l’idée de manger des craquelins de poisson-chat de Makó avec des oignons rouges marinés, le tout accompagné d’une crème sûre et de pain. En fait, en guise de craquelins, nous avons droit à des petits beignets de poissons qui ressemblent à des accras. Quant à Makó, c’est une ville du sud-est de la Hongrie située sur la rivière Maros. Les accras sont toutafaitement acceptables. Ce qui est délicieux, ce sont les oignons rouges marinés, une tuerie !
En plat, je me vois conseiller une truite rôtie de Szilvásvárad, rôtie aux amandes et au miel, accompagnement de petites pommes de terre au Romarin. Le Szilvásvárad est endroit particulier où l’on pratique l’élevage de la truite « au naturel », au vu des photos, il faut reconnaître que l’endroit est exceptionnel. La truite est bonne mais la cuisson n’est malheureusement pas maîtrisée, un filet sur deux part en sucette, dommage ! J’accompagnerai mon plat d’un Tokaï hongrois sympathique, mais pas assez frais. Edina, qui apparemment doit être flexitarienne, se contentera d’une soupe de poissons-chats à la hongroise que je goûte, c’est très bon, ça me rappelle un peu le ragoût ligurien…