Ce midi, je pousse pour vous la porte d’un petit établissement très sympa niché au cœur d’Outremeuse, ce quartier liégeois riche en folklore, traditions et fêtes populaires. Nous sommes dans la rue Roture, fermée d’un côté par la cage aux lions, et de l’autre par la piscine du quartier. Le terme « Roture » signifie en français « pauvreté » ou « condition de roturier », se référant historiquement à une classe sociale modeste. Cette rue fait partie intégrante du tissu urbain de ce quartier folklorique de Liège, situé sur une île formée par la Meuse et le canal de la Dérivation.
Vous allez me dire « C’est bien beau tout ça, mais son nom ? » Doucement les amis… Chi va piano, va sano, e va lontano !
L’établissement porte le nom de « Il Contadino » qui signifie tout simplement le fermier. Pourquoi le fermier ? Plus que probablement parce que Luigi ne cuisine que des produits frais et de saisons, même les pâtes sont fraîches, et tout est préparé minute, super concept ! Ça nous change des restaurants où l’on monte et assemble des assiettes, mais où l’on ne cuisine pas ! De plus la cuisine est ouverte, vous pouvez dès lors voir le Chef à son piano, vous concocter un plat qui sent bon le soleil du sud de l’Italie… Che bello !
Un très chouette petit resto qui fêtera bientôt ses 20 ans, si on tient 20 ans, il n’y a pas de secret, c’est parce que c’est bon, voire même très bon. Luigi provient de Naples, Béa, elle, est moitié pugliese et moitié sicilienne, on comprend mieux dès lors son tempérament (Smiley !) Ils ont fait le choix d’une cuisine simple où l’on retrouve des plats typiques de leurs villages respectifs. Ici, pas de chichi, pas de petit doigt en l’air, pas de « Prout ! Prout ! Mèdème… », mais plutôt des valeurs, du respect, de la franche camaraderie, et l’envie de bien faire les choses. Je pense n’avoir rien oublié, passons maintenant à table !
Mon ami Dédé prendra des Bruschette, ces petites tranches de baguette grillées, frottées avec de l’ail et arrosées d’huile d’olive, puis garnies, la plupart du temps, de dés de tomate, voire de tapenade. Moi je me réserve les aubergines gratinées. Rien à dire, tutto bene !
Du côté des plats, le choix de Don Dédé se portera sur les spaghetti al Emanuel, à savoir tomates fraîches, champignons, roquette, pépins de courge et jambon, très, très, très bon… tandis que Don Bernardo préfèrera la Pasta alla carbonara, pas l’authentique carbonara, mais bien un audacieux plat revisité… commençons par des linguine, innovons avec une fondue d’oignons rouges, remplaçons le Guanciale par du jambon de Parme, bien entendu pas de crème mais bien des jaunes d’œufs comme le veut la tradition, et ensuite, agrémentez votre plat de basilic… Mmmmmmh ! Parfois, l’audace, ça paie !