Tradition oblige, le mercredi soir qui précède le jeudi saint, on mange entre épicuriens et hédonistes à Namur. Cette année nous avons décidé de retourner, pour la seconde fois, à la Brasserie François, brasserie qui du haut de son histoire, depuis le 19ème siècle, règne sur la place Saint-Aubin. Cette brasserie, située au cœur du vieux Namur, vous transporte immédiatement dans la ville lumière, on y retrouve le décors et l’authenticité des brasseries parisiennes. Il en est de même pour la carte où les mets proposés font la part belle à la cuisine traditionnelle des brasseries ou encore de la bistronomie.
J’adore également cet endroit car tout y est fait maison, tout est cuisiné sur place par une brigade de talent. Les produits sont frais et issus de producteurs locaux, ça se voit, ça se sent, ça se goûte ! Et ici, pas de risque de se lasser de la carte, elle est renouvelée tous les six mois, et les découvertes proposées, toutes les trois semaines.
Nous arrivons vers 19h30 et les lieux sont déjà bondés, c’est toujours bon signe, une chance, j’ai passé un coup de fil avant de venir. En s’installant et en commençant à regarder carte, suggestions et livre de cave, nous prenons deux bouteilles de vin, un excellent Sauvignon blanc Terre Dieu de 2021, un vin du pays d’Oc, et un Chinon rouge du Val de Loire de chez Grafé Lecoq, cuvée 2019. Tous deux, en plus d’être servis à l’apéritif, accompagneront nos entrées.
Du côté de ces dernières, n’ayant rien picoré dans les assiettes de mes voisins de table, je ne vous parlerai que de mes choix… Vous connaissez mon goût pour les abats, ce sera dès lors une cervelle de veau rôtie au beurre de câpres, servie dans un mini caquelon Le Creuset, oui Monsieur ! Il vous faut savoir que j’aime les caquelons parce que les mets n’y refroidissent pas trop vite, et comme j’aime prendre mon temps afin de déguster au mieux mes choix, c’est l’idéal. Cuisson maîtrisée, ce qui est nécessaire pour de la cervelle, celle-ci est parfaite, et le beurre de câpres est d’une extrême douceur, je suis aux anges !
Passons aux plats… là, ça devient du sérieux ! Carbonnade de joues de porc à la bière brune et tartines de moutarde, et cassolette de ris de veau de cœur braisé, velouté d’écrevisses, légumes verts et pommes croquettes. Les deux plats rencontrent nos attentes ! La carbonnade fond sur la langue, elle est copieusement servie, quelques légumes en accompagnement, des frites croustillantes à souhait, une mayonnaise maison… quant au ris, c’est tout pareil, rien à redire, sinon merci !
Suite à une discussion sur les produits fait maison, le Maître d’Hôtel nous fait la faveur d’une saucière de béarnaise « juste pour goûter »… Nous sommes tous sous le charme et la sauce au poivre vert de la pièce du boucher se verra ignorée comme la dernière des ribaudes !
Comme les plats sont plus costauds que les entrées, nous nous décidons pour un autre Terre Dieu, mais un rouge cette fois, un bel assemblage de Merlot, de Cabernet Sauvignon et de Syrah, assemblage très terroir, un goût prononcé de bois et un retour de griottes noires, de plus il titre à 13,5%. Excellent choix ces Terre Dieu qui sont, en fait, les vins de la maison.