Après le Comptoir du Loup Pendu de ce midi, Hubert, toujours lui, nous conduit au Café Comptoir Abel… En chemin, première découverte de la ville, je suis agréablement surpris par son côté très propre et lumineux, par la majestuosité de ses fleuves, et puis aussi par l’aspect Haussmannien de la quasi-totalité de ses immeubles. Fille du Rhône et de la Saône, capitale de la gastronomie française, ville si riche en histoire que son centre historique est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle regorge de ruelles pavées et de traboules si caractéristiques de cette ville fascinante alliant histoire, culture, gastronomie, et dynamisme ! Je crois bien être « en amour » ! C’est presque « Mariés au premier regard » (Blink !)
Plusieurs établissements de bouche m’étaient recommandés mais pas toujours simple d’obtenir de la place, ce soir c’est un peu au pif que nous prenons table à la Maison Abel ! Le lieu a beaucoup de charme mais on sent très vite que c’est plutôt un point de passage pour touristes, c’est tout du moins mon impression. Il faut dire que la maison a des lettres, qu’elle inspire, surtout les cinéastes… « L’horloger de Saint-Paul », « Une semaine de vacances », ou encore « Barbecue ». Je pense qu’on y vient plus pour les lieux que pour la table, même si cette dernière est bonne.
Le Café Comptoir Abel, vieil établissement de 1928, à l’ancrage datant lui, de 1726, semble être un incontournable de la Cité. Les murs de la bâtisse sont d’époque, il règne ici une atmosphère particulière. Intérieur aux murs tapissés de photos, de publicités, de panneaux, de diplômes, tout est fait pour qu’on remonte le temps. On ne joue pas dans la même cour que ce midi, il suffit d’ailleurs de regarder les tarifs, mais bon, prix élevés ne résonnent pas nécessairement avec qualité ou quantité. Comme les agapes de ce midi furent grandioses, cuisine de la mère Abel ou pas, nous serons plus sages ce soir.
Du côté des entrées, nous partagerons un pâté en croûte et une terrine du Chef, terrine avec porc, veau et foie de volaille. La terrine est d’excellente facture mais très « foie », tellement « foie » qu’il passe par-dessus tout, mais ça n’en reste pas moins un plaisir. Le pâté en croûte de la Maison Abel est quant à lui, excellent !
En plats, tout comme Pierre, Mademoiselle prendra la suggestion du jour, à savoir des asperges blanches, de la cervelle des Canuts et une petite brouillade de saumon, je trouve que, côté quantité, l’assiette est tout de même très chiche-fesse… Quant à moi, je jette mon dévolu sur les rognons au Madère, accompagné d’un riz pilaf au beurre… tout cela est bien plaisant !
Pour les curieux et curieuses, celles et ceux qui font déjà la moue à l’énoncé de la préparation, je vous rassure, la « cervelle des Canuts » est un plat traditionnel de la cuisine lyonnaise, une spécialité à base de fromage blanc agrémenté d’herbes fraîches comme la ciboulette, le persil ou l’estragon, et parfois d’oignons ou d’échalotes. Historiquement, le terme « Canut » désignait les ouvriers de la soie au 19ème siècle. Ces ouvriers travaillaient dans les ateliers de tissage de la soie appelés « canuts ». On peut penser que ce plat a été ainsi nommé en hommage à ces travailleurs.
Pour ce qui relève de la théorie des fluides, un chablis, Domaine Gautheron 2022 à l’apéritif, bon, mais je trouve que le prix demandé est vraiment excessif par rapport à la qualité… Pour le rouge, nous partons dans le Beaujolais avec un Fleurie « Les Fées », Château La Chaize de 2022, jeune, certes, mais beaucoup de fruit, c’est très bien, nos palais n’étaient pas prêts à autre chose.
Quelques mots avec la direction avant de retrouver Hubert et de reprendre la route vers notre campement de la Croix Rousse.
