LE COMPTOIR DU LOUP PENDU…
BACK TO THE 60S !

Les roues de notre Lightning P38 roulent à présent sur le tarmac de Saint-Exupéry, Antoine nous a amené à bon port.  Soit dit en passant, l’esprit grégaire des bœufs de notre cabine m’étonnera toujours, mais bon, à chacun son abattoir…  Après Antoine, nous faisons connaissance avec Hubert, Hubert a l’accent qui chante, ça sent déjà le sud…  Fouette cocher, direction Rillieux-la-Pape et ensuite, sus au Comptoir du Loup Pendu !  Soit dit en passant, suis-je le seul à trouver bizarre qu’à Lyon, tous les chauffeurs ont le même nom d’usage ?!?  Hubert… Non mais Allô quoi ! (Smiley !)

De l’extérieur, on ne sait pas trop où l’on est, est-ce bien un restaurant ? Ou plutôt un troquet ?  Comme Duguesclin, nous partons à l’assaut des remparts, mais une fois la porte passée, nous découvrons un endroit presque mythique, j’ai littéralement fait un bond dans le passé !  Nous avons dû, par mégarde, prendre le tunnel de « Au cœur du temps », ou mieux encore, la voiture d’Hubert était une DeLorean DMC-12, et Hubert, l’excentrique Professeur Emmett Brown, dit « Doc » !  C’est un “Back to the 60s” que nous vivons…

Vous n’allez pas me croire, mais le restaurant est dans son jus, un pur jus sixties… distributeurs de cacahuètes, vieilles radios TSF, képis de gendarmes, chapeaux divers, skis, affiches, panneaux publicitaires, tasses de chez Mobil (ancienne marque d’essence), je vois un tuba et ancêtre du phonographe en haut d’une armoire, un juke-box nous fait de l’œil, les tables et les chaises, tout comme les armoires, sont en formica, nous avons été télétransportés dans le temple du vintage !  Pince-moi je rêve !

Thomas, Maître des lieux, nous accueille et nous installe dans une salle bondée jusqu’à la gueule, c’est bon signe, c’est même un très bon signe !  Une fois la glace brisée et nos séants posés, il est grand temps de se nettoyer la gargoulette.  A force d’avoir la gorge dans les dunes, on aurait fini par se peler la gargatière.  Un pot d’un délicieux Macon blanc remettra de l’ordre… « Ordo Ab Chaos » grâce à un Macon La Roche Vireux de chez Pierre Mormand.  Côté rouge, nous plongerons ensuite dans le Beaujolais avec un Morgon AOP « Les Charmes » millésimé 2018 de chez Nicolas Chemarin, un uppercut au menton dès le premier nez !  Tudieu !  La belle bête que voilà !

Quelques suggestions, ajoutez-y de grandes cartes au mur, et un brin d’hésitation… le plus dur est de choisir car choisir, c’est renoncer…  Bon, on ne va pas y passer l’après-midi !  Du côté des entrées… Rillettes de poisson pour Mademoiselle, Œufs cocottes et jambon blanc & Gnafron, saucisson lyonnais à la crème, que Pierre et moi partagerons comme à notre habitude.  Tout est délicieux mais ce Gnafron est une très belle découverte… je me doutais bien peu qu’en fait, c’est une façon traditionnelle de préparer le cervelas pistaché. Le Gnafron est généralement accompagné de crème et de pommes de terre fondantes, le tout étant bien gratiné, pour la gourmandise.

Nouvelle prise de tête, les plats…  Bon, je me laisse tenter par la spécialité de la maison, à savoir de la fraise de veau au St-Marcellin, tandis que l’ami Pierre entrevoie de s’enfiler une tête de veau sauce gribiche, avec ses pommes de terre et ses légumes.  Quant à Mademoiselle, ce sera pour elle une échine de porc sauce moutarde, accompagnée de polenta crémeuse.  Cette tablée est un festival des saveurs !  Nous avons même eu droit à « J’adore celle de papa, mais celle-ci est excellente, voire meilleure ! »  On parle de la polenta bien entendu !  Mademoiselle, généralement en mode « Beurk ! » pour les abats, a même goûté la fraise de veau… Hallelujah !  Et pour ne rien vous cacher, la Gribiche remporta les douze rounds haut la main ! (Blink !)

Repu jusqu’à la glotte, j’abandonne volontiers le dessert à Gargantua et Badebec qui ne manquèrent pas de tester le dessert emblématique de Lyon, à savoir la tarte à la praline rose.

En lieu et place de dessert, je visite l’établissement avec Thomas… L’atypicité des lieux est surprenante, derrière la salle des banquets, une cave à vins, une chambre à maturer, une grande terrasse ombragée, quelques jeux de boules, un rendez-vous mâchon, ajoutez-y un bar et le restaurant… c’est tout simplement génial !

On sait que Rillieux-la-Pape n’est pas Lyon, ici on est plutôt dans une ambiance de quartier où tout le monde semble se connaître, beaucoup d’habitués, un côté très bon enfant insufflé aux lieux depuis la naissance de l’établissement fin de la première guerre mondiale, celle de 18, pas celle de 7 ans… cuisine de grand-mère au rez de chaussée, chambre à louer au premier…  Thomas étant blindé d’anecdotes, il n’hésite jamais à les partager, je serais incapable de tout vous raconter mais on pourrait rester des heures à découvrir l’histoire des lieux.

Certes, au premier regard, ça ne paie pas de mine, mais dans l’assiette, c’est autre chose…  Le mobilier, quant à lui, étant d’époque, il a parfois quelques faiblesses, faiblesses dont j’ai pu goûter le poids du temps, pendant que lui goûtait le poids du Gourmandiseur…  On peut dire que cette expérience m’a laissé sur le Q ! (Smiley !)

Nous avons terminé les hostilités sur de l’authentique « Jacoulot », un Marc de Bourgogne vieilli 7 ans en fût de chêne, et sur de la liqueur de Verveine « Alosya » cuvée 2021, fabriquée aux pieds des volcans d’Auvergne… Repus, comblés et heureux, nous appelons Hubert afin de gagner le centre de la Capitale de la Gastronomie. Thomas, que du bonheur ! Rendez-vous est pris pour le plus grand Machons du Monde !

Date de la visite : jeudi 21 mars 2024 (Déjeuner)

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