
Après un de mes précédents articles sur Bruxelles, Jean-Michel W. de Montréal (tenant à garder l’anonymat mais il se pourrait que ce soit le frère de Largo Winch, celui qui habite Chester) me contacte en me donnant une liste d’établissements de bouche que je dois, selon lui, absolument visiter. Comme il est aussi fine fourchette que fine gâchette, et ayant, en sa compagnie, dézinguer un lièvre à la royale, je ne peux que lui faire confiance.
Dans cette liste, Le Mangeoire ! Un tour sur les réseaux sociaux, sur internet et sur la toile culinaire me fait saliver plus que de raison, de plus ça me semble extraordinairement sympathique, Camille et Jérémy ont un je-ne-sais-quoi qui fait que, même sur photo, vous les aimez déjà… Un coup de fil à Camille et je réserve une table pour deux couverts, midi ! On est à tu et à toi d’emblée, que j’aime ça ! Un resto au franc-parler, au franc-sourire, au franc-cuisiner, ça manque et on en redemande ! De plus, Camille, goguenarde à souhait, c’est la gouaille de l’Hexagone et la Reine du bagou. Que c’est bon !
Ici la carte change quasiment tous les jours, tout est fait maison, des infusions de Camille aux entrées, plats et desserts de Jérémy. De plus, la quasi-totalité des produits est locale, et d’une grande fraîcheur… Allez, je sens qu’avec Peter, on va se faire une heure de table incroyable !

La carte, une ardoise… quelques entrées, quelques plats, deux desserts. Peter, en tant que végétarianicien prend le camembert au miel, tandis que moi j’essaie le pâté au piment d’Espelette. Les entrées arrivent… OMG ! Des portions de dingues, pour sûr, ce n’est pas d’ici que vous sortirez en ayant toujours faim. De plus, c’est délicieux, et comme Peter est partageur, je ne me prive pas de goûter son calandos. En plats… Burrata et légumes pour lui, Boudin noir basque et légumes, mayonnaise-ciboulette pour moi.
Le boudin noir, en fait, n’est pas du boudin proprement dit et c’est loin d’être du Bloempanch, c’est en fait un steak haché de porc fait d’échine de cochon confite dans un bouillon au sang, agrémenté de piments d’Espelette, de poivre noir, d’oignons, de céleri, de thym et de laurier, le tout est ensuite pressé à chaud sous forme de steak. Jeremy m’ayant mis dans la confidence, je peux vous dire que cette recette fut mise au point par Christian Parra, Chef doublement étoilé au Michelin, à la tête de la Galupe à Urt.
Pour la petite histoire, Christian Parra fut un des grands cuisiniers du Sud-Ouest à l’aura internationale. Il était devenu célèbre pour ses recettes, boudin noir, saumon de l’Adour et ventrèche de thon. Décédé à l’âge de 75 ans à Bayonne en 2015, Christian a tenu pendant près de 30 ans son auberge de mariniers au bord de l’Adour. Il a obtenu sa première étoile au guide Michelin en 1989, puis sa seconde en 1996. Né à Bayonne, Christian a passé son enfance autour de l’épicerie-quincaillerie familiale et de la ferme de son grand-père. C’est autour des produits des terroirs basque, béarnais, gascon et landais qu’il a développé une cuisine du goût juste, à commencer par le porc basque, auquel il consacra un livre, « Mon cochon de la tête aux pieds ». Si vous avez un exemplaire pour moi, je suis preneur… (Smiley !)

Jeremy marchant dans ses traces, vous comprendrez que « Le Mangeoire » est un établissement qui mérite toute notre attention, je ne serai pas surpris de le voir prochainement au Bib gourmand. Le bib gourmand étant un label décerné par Michelin, visant à récompenser les restaurateurs proposant “une cuisine soignée à prix modéré”.
Mais revenons-en à notre tablée… J’avoue, je peine à terminer mon assiette, mais voilà t’y pas que le Peter zieute déjà la carte des desserts… ce sera un pot-tout-chocolat dans lequel je ne manquerai pas d’y mettre le doigt, enfin, plutôt la cuillère. Oufti ! 70% de chocolat, 30% de ganache… une tuerie !
