LE SIRTAKI…
DANSE CULINAIRE SOUS LE CIEL GREC !

Ne commencez pas par dire « Hellas, trois fois Hellas ! » (Smiley)

Je passe devant ce restaurant depuis plusieurs décennies et souvent, je me dis, il faudrait tout de même au moins une fois pousser cette porte afin d’enfin savoir ce que se cache derrière ces murs qui me font penser à la Cité troyenne réputée imprenable…  De l’extérieur, le Sirtaki ressemble plus à un bunker qu’autre chose, un immense mur à rue où se trouve une porte, une toute ‘tite porte…

Mène-t-elle au Royaume d’Hadès ?  Vais-je y rencontrer les mythiques Héraclès, Jason, Thésée, Persée ou encore Orphée, ou plus ambitieusement Zeus, Prométhée, Poséidon, ou encore Aphrodite la Belle ?  Homère nous contera-t-il l’histoire de ces héros ?  Ou, plus proche de nous, Basil et Alexis Zorba danseront-ils un endiablé Sirtaki sur une musique de Mikis Theodorakis ?  Rien de tout cela hélas, je remise momentanément mes rêves d’Iliade dans la besace de mes désirs impossibles et à tout jamais inassouvis.

Une fois la porte passée, pas de Styx, pas de Charon, pas de nocher, on se retrouve simplement dans une pièce aux dimensions pharaoniques, on nage dans la démesure, c’est grand, c’est long, c’est large, c’est haut… j’en reste abasourdi, voire éberlué ! Il a fallu un sacré égo pour penser à une telle bâtisse, me dis-je.

Accueil sympathique, on nous installe rapidement à une grande table, le genre de table que j’adore tant je prends plaisir à m’y répandre.  Je compte une centaine de couverts déjà attablés, et malgré tout, l’ambiance qui y règne est loin d’être bruyante, bravo !  Apéro ? Ouzo ? Ouzo ?  Alors Ouzos !  Non ! Ne me demandez pas “Ouzo les commodités ? », je ne vous répondrai pas… (Smiley !)

Une très grande carte, du choix, mais que des classiques, rien de surprenant, des plats très populaires à des prix plus que démocratiques, succès de foule garanti, les 100 couverts sont quotidiennement dépassés.

Alors, en entrée, ce sera un Mezze à partager, Mezze composé de Calamars, Tarama, Tzatziki, Anchois, Tirokafteri, Feuilles de vigne, Crevettes, Tiropitakia et de saumon fumé.  Ajoutez-y quelques sauces, et déjà là, vous savez qu’à l’issue du repas, on ne vous appellera plus jamais Zorba le Grec, mais plutôt Zorbec le Gras.

Oui, je sais… « C’est quoi M’sieur les machins là ? »  Alors, le Tirofakteri, c’est tout simplement de la mousse de Feta, mais piquante, tandis que les Tiropitakias sont des croustillants au fromage, ou encore ce que l’on appelle friand sous nos latitudes.  Rappelez-vous, ce friand de grand-maman, ce petit pâté de pâte feuilletée fourré d’un hachis ou de fromage, j’en ai les papilles qui frétillent !

Du côté des plats, un mijoté de bœuf (Kokinisto) pour mon frangin, très proche finalement de nos carbonades, et pour moi ce sera une assiette de petits os, ce qu’on appelle couramment « spare ribs » chez les Anglo-Saxons, mais la cuisson grecque est très différente de celle de l’Oncle Sam.  Ici les petits os sont grillés et dès lors, manger sans vos mimines relève plus d’une épreuve de Koh-Lanta que d’un bizutage culinaire.

Je parcours la carte des vins, je ne sais que choisir, je n’en connais aucun, cette carte est pour moi « Terra Incognita »…  Dominique, le patron des lieux, me dit « Je vais m’occuper de vous… » et de ce fait, nous fait servir un rouge qui n’est pas à la carte, un Themelio de 2021, un vin assez puissant qui tire à 14%, avec un côté terroir exacerbé, une âpreté propre aux terres arides gorgées de soleil, plaisant mais pas pour tous les palais.

Pour terminer, café et grappa grecque, ou encore un Tsipouro…  Mais dites-moi Docteur, le Tsipouro, Kezako ?  Le Tsipouro est une boisson alcoolisée typiquement grecque, une eau de vie issue d’une double distillation faite à partir de marc de raisin, l’équivalent d’un Marc de Bourgogne ou encore d’une Grappa italienne, etc.

Une chouette soirée placée sous le signe de la convivialité, un jeune staff très sympa, connaissant son boulot, avenant et souriant, un bon point dans cet établissement dont les dimensions pourraient faire peur.  Du côté de la cuisine, pas celle que je préfère, mais bien du simple, du classique, et du bon !

L’autre très bon point, ce sont les tarifs pratiqués ! Un repas, de l’apéritif au pousse-café, pour cinquante boules par couvert, par les temps qui courent, on croit rêver ! Bien évidemment on est loin de la gastronomie grecque, de Notos et de la cuisine de Constantin Erinkoglou, mais parfois, il faut aussi savoir faire preuve d’humilité dans l’assiette.

Date de la visite : samedi 30 mars 2024 (Dîner)

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