LE TEMPS DES CERISES…
QUE VOLONTIERS NOUS CHANTERONS TOUTE LA SOIRÉE !

Ce soir, c’est la dernière fois que nous travaillons au bonheur de tous les êtres avant les vacances d’été… je n’ai pas envie de quitter mes proches, mes amis, mes frères sans un « after » autour d’une bonne table.  L’invitation est lancée et très vite, cinq braves se proposent de m’accompagner pour des agapes dignes de ce nom… mais où poser nos séants ?  Pourquoi se poser une telle question, allez-vous me dire, alors que « Le Temps des Cerises » nous tend les bras !  « Allô, Dominique ?  Une table pour 6 couverts ?  Merci m’chou, à ce soir ! »

Le vieux Namur sous le soleil est magnifique, les rues sont bondées, les gens sont souriants, les dames et les demoiselles sont belles en toute simplicité, l’impressionnante Citadelle nous fait signe en nous voyant passer, l’air de dire, vous avez fait le bon choix, les gars !  J’ai l’impression de me promener dans le jardin extraordinaire de Mister Trenet !

Vous verrez, le restaurant fait penser à un troquet, il ne manque qu’un zinc, tout y est blanc et rouge, rouge comme les cerises, les tables sont coiffées de vichy, les murs sont recouverts de signatures des vedettes qui honorèrent les lieux de leur présence, mais également de pensées, de réflexions, de remerciements… on pourrait se croire chez un brocanteur du Chemin de Traverse.  Le Temps des Cerises, c’est également un des restaurants favoris des œnologues, bel accueil, atmosphère détendue, cuisine goûteuse réalisée avec des produits frais de terroir, et surtout « Des saveurs qu’on avait cru perdues. »

Dominique nous a gardé la table ronde, celle juste à côté de la cuisine, les fragrances et les effluves de ses mets et préparations nous mettent en appétit dès la porte passée.  En attendant que tout notre petit monde arrive et s’installe, nous commandons un apéritif.  Je me suis dit que ce soir, j’allais goûter tout ce que je ne connais pas, principalement des spécialités namuroises, dès lors, un « Florange » s’impose !  Et quand je dis un, je mens bien entendu, j’ai goûté les deux versions (Smiley) !

Un Florange se décline en deux versions, à savoir une douce et une dry… la version douce, ma préférée, est sucrée, elle est faite de vin blanc, d’orange, de vanille, d’alcool et d’épices, sa macération est longue.  Le Dry est quant à lui moins sucré, quasiment la même composition mais on y ajoute des zestes d’orange et de citrons jaune et vert, ce qui lui confère une amertume certaine.  C’est délicieux, très rafraîchissant, une boisson d’été, une boisson gourmande…

Tout le monde étant là, il est grand temps de passer aux entrées et aux plats !  Pour ma part, je commence par une spécialité namuroise, à savoir une « Avisance » avec sa mascotte, galantine de volaille, escargots et ail des ours.  On pourrait dire d’elle que c’est un pain-saucisse, de quoi réjouir Fabrizio (mes c… ti !), mais non, c’est beaucoup plus fin que ça… L’Avisance est un fourreau de pâte feuilletée, fourré de « haché » et servi chaud.  Elle est surtout connue lors des fêtes de Wallonie de Namur, où on la trouve dans les bonnes échoppes mais pas besoin d’attendre septembre pour la déguster, en entrée lors d’un repas et accompagnée de crudités, elle fera votre bonheur.  Historiquement, son origine remonte au temps lointain où les Namurois se rendaient en pèlerinage à Notre -Dame de Halle.  A l’époque, « Long was the road » et les pèlerins et pèlerines voyageant à pied, chacun se munissait de provision de bouche et notamment d’une crêpe enroulée autour de restes de viande. Les pèlerins disaient qu’ils « avisaient », qu’ils prenaient leurs précautions, et au fil du temps, cette crêpe est devenue l’avisance.  Une chouette entrée en matière, je me régale, mais gourmand comme je suis, je goûte également une croustade de Gros Gris de Beuzet à La Namuroise… Rhâââ lovely !

La suite !  La suite !  La suite !  Oui, j’arrive… alors en plats, ris de veau aux morilles et champignons des bois… mais surtout un groin de cochon, sauce « entre Sambre & Meuse », je ne connaissais pas mais je ne peux que remercier la brave bête, c’est plein de viande, c’est moelleux à souhait !  Quelle délicieuse découverte !  Du côté de la sauce, je vous parle d’une réduction d’échalotes et de blanc de poireaux dans un peu de vin blanc, agrémentée d’estragon et de tomates fraîches.  Frites et mayonnaise maison accompagnent le divin mets.  Rien à dire, c’est du vrai fait maison, belle cuisson, craquantes à l’extérieur, moelleuse à l’intérieur…

Je m’arrête là car je n’ai plus place pour avaler quoi que ce soit, les gourmands qui m’accompagnent prendrons des desserts et des Irish Coffee.

Nous avons arrosé cette merveilleuse tablée d’un Chardonay Le Grapiot, une appellation Arbois, un vin du Jura non filtré où l’on retrouve le terroir grâce aux marnes du sol où la vigne grandit et s’épanouit, mélange de calcite et d’argile, très surprenant !  Dans la foulée, nous avons enchainé avec un rouge frais, un vin du pays de la Drôme provençale, la Cuvée du Printemps 2022, un vin ensoleillé d’où sortent des fragrances de fleurs et de fruits… l’un comme l’autre recommandés et judicieusement conseillés par Dominique, notre hôte de la soirée !

Ce soir, ni bémol(s), ni dièse(s)… Que du bonheur ! Merci Dominique d’avoir rendu belle notre vie !

Date de la visite : samedi 3 juin 2023 (Dîner)

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