Aujourd’hui, c’est le temps des retrouvailles mensuelles des Pieds Nickelés, mais ce jour Ribouldingue manque à l’appel, ce qui n’empêchera pas Croquignol et Filochard de ripailler ! Nous quittons la Hesbaye pour nous enfoncer dans le Comté de Namur où nous avons réservé une table chez le bon Dominique, Dodo pour les intimes. La renommée du « Temps des cerises » n’étant plus à faire, c’est en toute confiance que nous prenons table au pied de la Citadelle. Le soleil étant au rendez-vous, c’est en terrasse que nous posons nos fondements à cette adresse, une des plus typiques du vieux Namur.
Vin blanc, sélection Dodo, à l’apéro, le temps de parcourir la carte, choix difficile car beaucoup de propositions me font envie, et comme choisir c’est renoncer, c’est d’autant plus cornélien. Ce seront finalement des croquettes de pied de porc tout désossé, sauce à la moutarde Violette, et une escavèche de truite à l’Orval, un plat d’antan avec la plus gastronomique des bières du monde, et toute une histoire de truites mais sans Schubert cette fois ! On se régale ! On se régale ! Le grand gagnant de ce premier affrontement sont sans conteste les croquettes de pied de porc, y’a pas photo !
Pour le plat, on ne se refait pas, ce seront des ris de veau sauce champignons, mais oublions les champignons de Paris, la recette maison propose des Morilles et des Champignons des Bois. Mon bon Monsieur, une tuerie je vous dis, une tuerie ! Rien qu’en vous racontant notre épopée, j’ai les molaires qui baignent tant je salive au vu de ces réminiscences.
Oui, je sais, vous avez des questions… La moutarde Violette est une variété de moutarde peu commune, originaire de la ville de Brive-la-Gaillarde, dans le sud-ouest de la France. Ce qui la distingue des autres moutardes est sa couleur pourpre et son goût unique. Elle est élaborée à partir de moût de raisin, cela lui donne sa couleur violette et ses notes fruitées. Son histoire remonte au Moyen Âge, où elle était prisée par les gourmets et la noblesse. Bien qu’elle soit moins répandue que la moutarde de Dijon, elle est considérée comme une spécialité régionale raffinée, ce qui contribue à sa rareté en dehors de sa région d’origine.
Et l’escavèche M’sieur ? Alors, que dire sinon que l’escavèche est une spécialité culinaire typique de certaines de nos régions. C’est en fait un plat à base de poisson mariné dans une sauce vinaigrée, souvent associé à des saveurs acides et légèrement sucrées. La marinade, quant à elle, est composée principalement de vinaigre, parfois de vin blanc, d’oignons, de carottes et d’herbes aromatiques. La façon maintenant… le poisson est d’abord frit ou poché, puis plongé dans la marinade, où il repose pendant plusieurs jours. Ce plat rustique reflète les techniques anciennes de conservation des aliments avant l’invention des réfrigérateurs.
Du côté de la théorie des fluides, nous avons laissé champ libre à notre hôte qui nous proposa deux découvertes de son dernier roadtrip dans l’hexagone. La première quille fut un rouge du pays de la Drôme provençale qui répond au joli nom de « Cuvée du Printemps 2023 », du fruit, du soleil, une véritable invitation à la gourmandise. Une fois dans le verre, ses arômes éclatent en notes de fruits rouges mûrs, et en bouche, il séduit par sa fraîcheur, sa douceur et sa rondeur. La seconde quille fut plus mature, en provenance du Jura, un Arbois Trousseau (c’est le cépage) « Les Grandes Gardes » du Domaine Désiré Petit de 2022. Une belle robe proche du rouge rubis, arômes subtils avec des notes de petits fruits rouges comme la cerise, et quelques touches épicées caractéristiques des vins jurassiens. Là, nous sommes littéralement en amour !
