La deuxième journée du concours international de Lyon vient de s’achever, nous avons, une fois de plus, jugé 60 spiritueux sur la matinée, 30 pour Pierre, 30 pour moi… faut être solide tout de même ! Maintenant que le concours est terminé, il est grand temps de tenter d’absorber tous ces élixirs. Nous demandons à Hubert de nous conduire chez David Cano, grand vainqueur de la catégorie « Bouchons Lyonnais » du 15ème Trophée de la Gastronomie de Lyon 2024, et Chef et patron des « Culottes Longues ».
On pousse la porte… OMG ! Le restaurant est bondé jusqu’à la glotte, ajoutez-y un mariage à l’étage, plus des gens qui mangent au comptoir, parfois debout, c’est tout bonnement incroyable ! Mais quel succès depuis le passage de Jarry, et surtout depuis la médaille d’Or qui couronna son talent. On nous case sur une toute petite table mais j’ai l’impression que tout le monde ici est sur une petite table… l’établissement est petit, je compte une trentaine de couverts y inclus les tabourets au bar.
Un signe à David de loin alors qu’il s’affaire en cuisine à contenter tout le monde, les plats suivent, comme de quoi, pas toujours besoin d’une brigade. Allez, c’est parti… et une quille de la maison, une ! Et pour suivre, un Brouilly Pierreux !
Nous commencerons par une terrine de campagne pour Mademoiselle, un pâté croûte pour Pierre, et moi, os à moelle aux escargots… On se régale mais la palme va au pâté croûte, d’ailleurs nous nous faisons la même réflexion, ce n’est plus un pâté croûte, c’est un oreiller de la Belle Aurore ! Réponse de David : « J’ai tellement de choses à mettre dedans que je ne sais pas le faire plus petit ! » Ce David, il faut vraiment le cloner pour les générations futures !
Nous enchaînons sur les plats… Cuisse de canard pour Mademoiselle, Duo de Ris de Veau et Rognons pour les garçons… C’est vraiment délicieux, tout est parfait mais que c’est copieux, c’est tellement copieux que nous peinons tous à terminer nos assiettes, surtout Pierre qui, pour une fois, rame alors qu’il est déjà sur la plage. Là-dessus, notre bon David nous amène quoi ? Bin ! Un plat surprise, tiens donc… des tripes pannées et une sauce proche de la Gribiche… On jette l’éponge ! David 1 – 0 Le Gourmandiseur !
Ceux qui avaient jeté le gant, se feront malgré tout un dessert ! Tandis que moi, je prends racine du côté du zinc où nous terminerons ce gargantuesque repas par de belles rencontres et de longues conversations… et une dégustation de l’impressionnante collection de Chartreuse de la maison. Une interminable déclinaison s’offre à nous, je me rappelle la MOF (Meilleur Ouvrier de France), l’Elixir, la VIP et puis… ?!? Il nous faudra revenir chez ce diable de David pour reprendre les discussions où nous les avons laissées.
Une cuisine généreuse, une cuisine du cœur, l’envie de partager ce qu’il fait de mieux, un personnage hors du commun pour qui la qualité est innée. En plus d’être bienveillant et obligeant, on le sent altruiste et fraternel, empli de noblesse. Pour sûr, je me suis fait un ami ce jour-là ! David, à se revoir mon frère !
