Avant toute chose, j’aimerais que vous sachiez qu’on nous ment ! Non, le Danube n’est pas bleu, même pas un petit peu… il est vert !!! Comme le sous-marin vert des Beatles chanté par Maurice Chevalier ! Bon, maintenant que tout est clair pour tout le monde, revenons-en à nos préoccupations premières, à savoir la table !
Ce soir je dîne avec une collègue du centre administratif de l’UNICEF, première rencontre, premier visu, elle est de Budapest, elle connait dès lors très bien la ville, sa ville. Une balade apéritive bien intéressante tant elle me conseille d’endroits où poser mon séant les jours à venir, où satisfaire mon gargamel, et où faire grasse « eurèye ». OMG ! Il va falloir que je revienne encore et encore (Smiley !)
A force de déambuler dans les rues de cette ville historique surnommée la « Perle du Danube » en raison de sa beauté architecturale, baroque, néo-gothique, néo-renaissance et art nouveau, époustouflante et de sa position le long du plus grand fleuve d’Europe centrale, nous arrivons sur les bords du majestueux Danube, un lieu idéal au vu de la climatologie de cette fin septembre, les terrasses sont bondées, beaucoup de restaurants sont très tendances, DJs en terrasses, musique un peu trop techno à mon goût, mais bon, nous allons trouver notre bonheur, à savoir un restaurant où il possible de manger de la cuisine hongroise, magyar plus exactement, renommée dans le monde entier. Ce soir, ce sera le Rombusz…
On s’installe en terrasse, d’où nous sommes la vue est extraordinaire. Depuis la rive de Pest, nous admirons Buda illuminée comme la salle de bal du Château de Versailles un soir de gala ! Tout cela m’émoustille et éveille en moi mes premiers bas instincts… à savoir l’apéro ! (Smiley)
La carte propose une Piña colada maison, en fait c’est une « Creamy Colada » à base de Baileys Colada, de liqueur de pèche, de jus d’ananas, d’Angostura bitter et d’une rondelle d’orange séchée à la menthe… un mélange pour le moins surprenant qui s’avère, ma foi, être délicieux. Edina prendra, elle, un Unicum, une liqueur hongroise amère à base de plantes médicinales proche du Jägermeister, que l’on consomme en tant qu’apéritif ou digestif. Az egészséged !
En entrée, nous grignoterons une très belle assiette de fromages, une belle sélection de produits artisanaux affinés et frais en provenance des diverses régions du pays. Il y en a pour tous les goûts, pâtes dures, pâtes tendres, aux herbes, au paprika, du bleu qui décoiffe, plus des fruits secs, des raisons, des pommes… Une chance, nous partageons l’assiette, elle est énorme… Elle suffirait à elle seule à combler la faim d’une escouade de légionnaires de retour de Dien Bien Phu (Smiley !)
Arrivent les plats… Pour Edina, ce sera un Gomolya, à savoir un fromage au lait de vache grillé, sur un lit de légumes de saison, et pour moi, ce sera un stew, donc un ragoût de bœuf gris de Hongrie (Hungarian Grey), tendre à souhait, accompagnés de Galuska et de cornichons marinés de Vecsés, Vecsés étant une ville et une commune du comitat de Pest. Les Galuska sont ces fameuses pâtes hongroises, incontournables pour accompagner les différents plats en sauce de paprika comme les pörkölt. Les galuska (prononcez « galouchka ») ou spätzle (terme germanique – prononcer « chpètzleu ») sont des petites pâtes maison que l’on prépare et cuit au dernier moment. Tout est vraiment bon, même très bon, c’est de la cuisine traditionnelle, donc ne vous attendez pas à un raffinement extrême, mais tous les goûts sont au rendez-vous.
Côté liquide, nous serons sages, principalement de l’eau mais tout de même, un « Deviant Syrah » qui a très belle allure, épicé à souhait, fruité mais pas trop, de la structure, du corps, tout ce qu’il fallait pour accompagner mon stew.
Et pour celles et ceux qui se poseraient des questions sur le nom de l’endroit, un Rombusz est en fait un losange, donc un quadrilatère dont les côtés ont tous la même longueur, ou encore un parallélogramme ayant au moins deux côtés consécutifs de même longueur, à placer bien entendu dans tous vos cocktails mondains…