
Aujourd’hui c’est le rendez-vous du trio « Croquignol, Filochard et Ribouldingue » ! Après notre dernière visite au « Come Prima », il était décidé de s’offrir un gastronomique… Filochard, toujours plein de ressources, proposa alors de rendre visite à la « Storia di Miceli ». Restaurant à la renommée certaine, cet établissement sis à Saint-Georges-Sur-Meuse est réputé pour avoir les faveurs des bonnes fourchettes.
Depuis ma dernière visite, l’établissement a bien changé, la décoration à apparemment été revue fin de l’année dernière. Nouveau mobilier, vaisselle de qualité, cellier entièrement vitré, éclairage subtil, mur chaulé de clair… c’est très trendy, chic et cosy, il règne ici une harmonie à la « Phi » !
Le menu une fois présenté, nous choisissons la formule quatre services et optons pour le vin à la bouteille, les sélections proposées rencontrant rarement nos attentes. Dans la foulée, du côté des mises en bouche apéritives, le Chef propose une déclinaison d’asperge blanche accompagnée d’une huile verte au persil, suivie d’un chou farci au foie gras en « grillette », et pour suivre d’une brochette de lard, lard fumé et laqué à l’Amaretto. Nos papilles sont déjà en émois, et croyez-moi, elles le resteront.
Première entrée… Crudo de thon rouge, vinaigrette acidulée à la fraise, burrata et radis… il s’agit en fait d’un thon travaillé à cru, simplement assaisonné d’huile d’olive, de fleur de sel, accompagné d’un crémeux de Burrata, de fraise « gariguette » fraîche, de Shinzo, et le plat est ensuite terminé d’une vinaigrette à la fraise pannée à l’huile d’olive… (Rhâââ lovely !)

Seconde entrée… Risotto di mare, épices de Trapani, fruits de mer, amandes… Pour être plus précis, le risotto est travaillé à la « Trapanese », c’est-à-dire qu’il est mouillé d’un bouillon de cannelle et agrémenté de fruits de mer, à savoir des vongole (ou palourdes), des moules et du calamar. Nous sommes aux anges !
Viens ensuite le plat principal, à savoir un filet pur de bœuf, caviar d’aubergine, courgette, poivrons doux… renseignements pris, le filet pur de bœuf est du Holstein en directe provenance de Suisse, cuit basse température et accompagné de courgette, de caviar d’aubergine, d’un ketchup de poivrons, et touche finale, arrosé d’une réduction de balsamique 12 ans d’âge de Modène. La viande se décline en une subtile triple cuisson, l’extérieur est snacké, vient ensuite une légère strate cuite presque à point, laissant un cœur bleu et tendre à souhait !
Le dessert… fruits rouges, glace burrata, espuma de prosecco et meringue. Les fruits frais choisis sont la fraise, la framboise et les myrtilles, la glace est faite de burrata et d’oxalis afin d’apporter un côté herbacé au dessert, meringue en garniture et soupe de fraises dans les douves.
Je vous sens venir… alors, frêlement perchée sur sa tige aux nuances rosées, la fleur d’oxalis acetosella déploie ses cinq pétales blancs veinés de pourpre, en forme de cœur. Les trois folioles ont originairement constitué l’emblème de l’Irlande. En effet, c’est en se servant d’un brin d’oxalis pour expliquer le mystère de la Trinité que Saint Patrick, prisonnier de pirates irlandais, entreprit d’évangéliser cette terre. Plus tard lui sera substitué le trèfle. Surnommée « pain de coucou », « alléluia » ou encore « surelle », l’oxalis doit son surnom de « petite oseille » aux saveurs acidulées que dégagent ses feuilles, évocations subtiles de pomme verte.

Du côté de la théorie des fluides, dans la catégorie « Délicats & élégants », nous avons choisi un Valtellina Superiore Inferno de chez Aldo Rainoldi, récolte 2020, 100% Chiavennasca (Nebbiolo), élevé 20 mois en fûts de chêne et affiné 9 mois en bouteille, un excellent choix pour accompagner nos entrées. Puis nous passâmes à la catégorie « Corposi », à savoir des vins puissants, riches et généreux… Filochard, toujours lui, proposa un « Orfeo » Negroamaro des Pouilles de chez Paolo Leo de 2021, 100% Negroamaro, 12 mois en barrique et 3 mois d’affinage en bouteille. Un excellent choix, une excellente recommandation !
Nous terminâmes, victimes de nos faiblesses, une fois de plus hors des passages cloutés… Force est de reconnaître qu’une table à proximité était sympathiquement achalandée d’eaux de vie, eaux que recommanda en son temps, un Mire Aesculapius au début du XIVème siècle. C’eut été faire outrage à cet héritage que de ne pas se soigner ipso facto. Nous prêtâmes dès lors les serments d’usage, à savoir d’Hippocrate et de Galien et nous nous abandonnâmes aux bras de la médecine… Oui, je sais, j’en fait un peu beaucoup, mais allez voir les photos et vous comprendrez (Smiley !)
